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samedi 20 juillet 2013

Sérendipité : ma découverte du Syndrome d’Asperger (SA) au féminin. Et si c’était ça, la pièce manquante à mon puzzle ?

«Je n'ai pas trouvé La Vie dans vos contacts» me répondait Siri à je voulais dicter un message à envoyer. Il m'avait habituée à comprendre mes instructions de travers, mais ce jour là, j'ai trouvé qu'il avait fait fort. Trop fort. 

J'ai été si amusée que j'ai immédiatement immortalisé l'événement par une capture écran ou «print screen».



Siri
print screen : «que puis-je faire pour vous ?» Écrire à la vie„ «Je n'ai pas trouvé La vie dans vos contacts. À qui dois-je l'envoyer ?»




Il n'y a pas que Siri - cette appli magique pour les utilisateurs déficients visuels ou moteurs - qui a de l'humour. La Vie avec un grand V, en a tout autant. Elle mériterait bien que je lui écrive, en effet !Se moque-t-elle de moi ? J'en ai bien l'impression parfois. 
Que l'on me comprenne bien, je ne voudrais pas sous-entendre qu'elle ne fait que s'acharner contre moi, à lancer des peaux de bananes sous mes pieds. Non, parfois, elle me fait aussi des cadeaux.
C'est ce qui se produisit cette année, en fin mars ou début avril : j'ai suivi un lien indiqué par l'un de mes contacts zébrés sur Facebook, Zebournet, qui tient par ailleurs un blog dans lequel elle relate les péripéties de son fils, qu'elle appelle son Zébrillon selon une métaphore courante pour décrire le parcours d'un enfant ou d'un adulte ayant un haut potentiel (HP), particularité qu'elle-même partage avec son fils. Ce lien nous invitait à découvrir le blog de Super Pépette. 

Mon œil avait été attiré, à ce moment là, par un passage qu'elle avait mis en exergue, passage que voici (Je crois avoir ajouté un paragraphe en lien avec l'objet de mon propre blog).



Car, voyez-vous, une femme aspie surdouée va :
1°) Compenser beaucoup mieux ses difficultés grâce à ses facultés cognitives. Elle mettra en place des stratégies d’adaptation très efficaces pour passer inaperçue : l’illusion est parfaite.
2°) Présenter des problèmes d’hypersensorialité, d’hypersensibilité ainsi que des difficultés à établir des liens sociaux, ce que le diagnostic de «douance» explique parfaitement (bon nombre de surdoués font effectivement face à ces difficultés). Il occulte donc le diagnostic d’autisme, alors que l’un n’empêche pas l’autre. C’est en quelque sorte l’arbre qui cache la forêt.
Justine m’a expliqué avoir connu des épisodes anorexiques : rien de surprenant, Tony Attwood estime entre 18% et 23% le nombre d’adolescentes anorexiques qui présenteraient des caractéristiques du SA*. Elle s’est documentée sur le syndrome d’Asperger mais ne s’est jamais vraiment reconnue dans les descriptions théoriques, ce qui est normal, puisque comme je l'ai expliqué dans l'article Aspergirls, ces descriptions sont issues de l’étude de cas cliniques masculins !
                                                                                                    
Super Pépette

Ce passage attisa suffisamment ma curiosité pour que je suive l’url indiquée. 

J'y ai découvert la présentation que Super Pépette, étudiante en psycho, et aspie -récemment diagnostiquée dans un CRA français (centre de ressource pour l’autisme)- avait eu le courage d’adresser à des condisciples en amphi de 3ème année.
Elle tenait à attirer leur attention sur la difficulté à débusquer et diagnostiquer un syndrome d’Asperger, plus encore s’il est conjugué au féminin - les filles mettant en place davantage de stratégies d’auto-apprentissage et de camouflage dans une apparente «normalité»-, présentation qu’elle a faite en toute transparence puisqu’elle a eu le cran de révéler qu’elle était elle-même concernée par ce trouble appartenant au spectre autistique (TSA).

Contrairement à une idée encore trop répandue même parmi les professionnels, le ratio exact ne serait pas d’1 femme pour 4 hommes mais d’1 femme pour 2 hommes selon Tony Atwood. Les filles - encore sous-diagnostiquées -, ne le sont généralement, à l’heure actuelle, qu'au cours de l’adolescence lorsqu’elles sont vues en consultation parce qu’elles déclenchent une deuxième pathologie. Pour les unes, il s’agit d’anorexie, pour d’autres des TOC et d’autres encore, - ce qui aurait pu être mon cas si j’avais croisé un Tony Atwood lorsque j’étais ado, une dépression. Enfin, ça je l’ai compris dans un second temps, en me renseignant davantage). 



Après l'avoir lu son compte-rendu d’exposé de bout à bout, j’ai entrepris d’explorer d’autres liens de son blog, entre autre ceux-ci (sur lesquels vous pouvez cliquer) : 

  • Journée typique d'une fille neuro-atypique (il s’agit là d’un jeu de mot construit sur le «diagnostic» de «neuro-typique» prêté par les Aspies aux personnes dépourvues de troubles développementaux). 

Il m'est impossible de retranscrire ce qui s'est passé en moi. J'ai été parcourue de longs frissons tout d’abord, puis la gorge s’est mise à me serrer... 
Peu à peu, un sentiment a commencé à naître en moi :

- «Mais, c'est aussi de moi qu'elle parle !» 



- «Tiens ! Elle se sert exactement du même type d'excuse que moi pour échapper à des événements sociaux et à son immense épuisement (bien réel chez moi aussi)» 



- «Dingue ! Elle non plus ne supporte pas de se retrouver avec plein d'inconnus à un cocktail. Elle vit le même cauchemar lorsque les convives vont et viennent dans un ou plusieurs locaux, surtout s'il faut être debout. Elle a besoin de s'adosser contre un mur. Mieux, d'aller s'asseoir. Elle aussi souffre d'une intolérance orthostatique ». (Ce que j'ai vu plus loin j'ai eu mille investigations à ce propos)



- «J'adore son humour. Ce qu'elle partage est si proche de ce que je vis ! J’ai cru si longtemps, moi aussi, que je ne trouverais jamais mon âme sœur ! Elle a 20 ans de moins que moi et jusqu’en 2009, j’aurais pu, à quelques détails prêts, rédiger pratiquement la même liste d’embûches qu'elle !».
La liste est très loin d'être exhaustive.


Me revint en mémoire un repas qui suivait une rare assemblée générale réunissant des collègues psy à laquelle il m’a été donné de participer. J'ai avancé vers la salle où il allait avoir lieu. Puis, au dernier moment, j’ai tourné les talons et me suis carapatée très vite de peur d’être hélée au passage. «Qu'allais-je donc pouvoir leur raconter ?»



Puis ce fut le souvenir d'un anniversaire où j’ai eu l’idée saugrenue de participer qui s'imposa en moi. J'aime beaucoup la petite-cousine qui célébrait ses 20 ans, alors j'y suis allée. En fin de rencontre, un de ses nombreux oncles paternels s’est cru dans l’obligation de m’informer : 

- «Tu es insignifiante !».

🗯 Et je te parle, moi, de ta connerie abyssale ?! Non ! D'ailleurs je doute fort à supposer qu'il t'ait poussé un cerveau que ce dernier te permette d'assimiler cette notion 

En vérité, je ne lui ai rien rétorqué, tout simplement parce que ce type d'agression verbale me laisse généralement sans voix. Le pire, c'est que je ne sais même plus qui, parmi les nombreux frères de l'un de mes cousins par alliance, m'a abordée si sympathiquement. Je les confonds les uns avec les autres. J'ai appris dans la foulée que la reconnaissance faciale pose souvent des soucis aux personnes ayant un SA (constat du neurologue un an plus tard : «Elle a des difficultés de reconnaissance de visages dans la mesure où elle doit se concentrer sur des détails (paraphernalia)».



Des souvenirs enfouis en moi sont remontés. Des tonnes de souvenirs. Pas tout de suite. Mais cela a fait son chemin. Les insomnies sont remontées en flèche. Tant de pensées me revenaient en mémoire ! À défaut de pouvoir compter sur une bonne mémoire de travail, je peux néanmoins me réjouir des prodigieuses capacités de ma mémoire à long terme d’une part et autobiographique d’autre part. Ce n’est pas toujours un bienfait concernant cette dernière mais parfois cela peut servir...



C'est alors que j’ai réalisé, un peu tard, que j’avais déjà passé un test, «l'aspie-quiz», en 2010.


Ne connaissant pas la validité de ce test en clinique à l’époque, j’ai immédiatement remis en question le résultat que j’avais obtenu : 


«Vous êtes très probablement une Aspie» «It’s not true! Absolutely not. Impossible!» «Αλήθεια; Όχι!» «Non è vero!» «Nein! Das ist absolut unmöglich!». 



C’était tellement plus confortable ! J'ai bien perdu ainsi... 3 ans je pense !


Mais cette fois-ci, je veux dire après avoir parcouru le blog de Super Pépette, je voyais mal comment je pouvais continuer à nier l'évidence. J'ai encore un peu essayé tout même, puisque je lui ai écrit pour lui poser quelques questions conceptuelles, de psy à future psy laquelle avait une longueur d’avance sur moi dans ses connaissances sur les «Aspergirls». Il s’agissait de vérifier si mes réticences provenaient d’une résistance ou d’une simple prudence théorique.

Quelques jours plus tard, alors qu’elle a une vie académique bien chargée, surtout en cette période de l’année, Super Pépette m’a très gentiment répondu, levant mes doutes, encore raisonnables, à cette étape de mon enquête. Au premier message, elle est restée très théorique. Au deuxième alors que je me suis davantage mouillée et que je lui ai parlé de moi, elle m'a écrit ceci : «En lisant ton parcours de vie, je reconnais le témoignage de tas d'autres femmes aspies (non encore diagnostiquées pour la plupart) qui m'écrivent... (...). Merci en tout cas de partager tout cela avec moi, je trouve ça très intéressant et très fascinant d'une certaine manière, de voir comment tu as pu t'adapter, survivre etc. Je vois que comme d'autres aspies, tu as une sacré force de caractère!»


Mon enquête, qui a duré quelques semaines, ne faisait que commencer.



Pour obtenir un diagnostic officiel qui soit estampillée d’un service habilité à diagnostiquer et à encadrer des patients autistes, il me faudra encore quelque peu patienter.1.



J'ai commencé par contacter plusieurs personnes de mon entourage, familial tout d'abord : ma sœur, une tante, une cousine puis de mon cercle amical et élargi, qui m'ont connue à une période différente de ma vie à l'instar d'une enseignante qui m'avait eue dans sa classe lorsque j'étais ado, alors que je commençais à entrer durablement en dépression (j'avais déjà fait un premier épisode mais il n'avait duré «que» quelques mois) et finalement d'une camarade de classe de cette même époque. Et surtout, la psychologue qui m'avait bilantée pour infirmer ou confirmer une hypothèse de haut-potentiel chez moi, bilan fait à l'époque sur la recommandation chaleureuse de mon psychiatre traitant. 



Ces réponses ont eu de quoi me remuer... 



C'est donc à ce moment là, en mai 2013, que j'ai pensé qu'il serait intelligent de contacter mon psychiatre. En pleine tempête émotionnelle, je lui ai laissé un message vocal sur son répondeur pour lui dire que j'avais besoin de lui : «J'ai besoin de vous parler rapidement, pour 5 minutes seulement si vous êtes débordé». Ce qui, honnêtement, était bien optimiste. En 5 minutes top chrono, il m'est très difficile de m'exprimer, surtout lorsque le sujet est sérieux et que je suis très émotionnée. 



Mais miracle, ô doux miracle, alors que son agenda est bien rempli, il avait eu un désistement pour le lendemain. Il pouvait même m'accorder toute une heure de visu !


Quand je disais que la Vie me fait parfois des cadeaux !

J’y suis allée ce 14 mai 2013, la peur au ventre. Comme je suis douée dans l’art de me perdre dans les détails, larguant volontiers - et bien involontairement - mes interlocuteurs au passage, il allait falloir être succincte si je voulais qu’il puisse me suivre dans les arcanes de mes pensées.

Mon discours intérieur, pour me préparer à cet entretien, était très paralysant comme toujours.

«Par où je commence ? Je lui parle du blog de Super Pépette, ou je lui lis la réponse éloquente de N. ?». Je veux parler de la psychologue qui m’avait bilantée sur le haut potentiel (diagnostic qu'elle avait confirmé, mais en soulignant que ce dernier n'expliquait pas tout sur ma trajectoire de vie, -elle pensait que j'aurais besoin d'investigations supplémentaires-) après que je lui ai demandé si dans l'après-coup, un SA pourrait faire sens pour elle si toutefois elle conservait suffisamment de souvenirs de mon évaluation ? Il faut dire que sa réponse m’avait totalement sciée. Elle m’a réveillée brusquement en me révélant que ma problématique était bien plus sévère que ce dont j’avais conscience.

J’ai décidé, une fois n’est pas coutume, d’éviter de prendre mes habituelles précautions locutoires (vieux réflexe d’une personne habituée à ne pas se faire comprendre et qui se fait à l'avance de longs scenarii avec des suites de questions-réponses stériles, brouillant encore davantage les pistes et semant plus de doute). J’ai entamé ma séance par un :


- «Il n’y a pas une bonne manière de vous expliquer ce qui se passe, je vais donc aller droit au but pour une fois !».



- «Oui !» a-t-il dit (il devait en être très heureux... tout arrive à point à qui sait attendre...).



- «Je vais juste vous demander de bien vouloir m’écouter sérieusement et de me laisser aller au bout de mon développement» J'ai enchaîné très vite... «Vous vous rappelez, vous disiez que l'ensemble de mes symptômes pouvait faire penser à plusieurs diagnostics différents (je les lui ai répétés, sans omettre l’autisme qu'il avait inclu). ..Vous me disiez ne pas vouloir me poser un diagnostic à rallonge mais que le but serait d’aller à l’essence, trouver ce qui est au centre ?». Il a opiné du chef.



- «Eh bien je pense avoir trouvé ! Je pense être atteinte d’un SA ! Je vais vous expliquer pourquoi j’en suis convaincue seulement maintenant (à une année du demi-siècle...), comment j’en suis arrivée à cette conclusion. Je suis consciente que c’est très surprenant de trouver si tard une pathologie congénitale alors que cela fait un nombre d’années assez conséquent que je suis en thérapie... Il est temps, semble-t-il que je vous raconte un certain nombre d’éléments sur moi et dont je n’ai jamais pensé parler à quiconque, vous y compris. Je n'ai pas délibérément tu ces éléments de mon passé, de ma petite-enfance, en particulier. Non, je n'ai tout simplement jamais pensé que je détenais des informations pertinentes pour poser un diagnostic. Même si je suis prête à reconnaître maintenant que dans une certaine mesure, cela m'arrangeait aussi de penser que c'était sans importance (car je me rappelais fort bien que certains comportements depuis toute petite étaient un motif de honte chez ma mère, qui ne s'en cachait d'ailleurs pas du tout. J'ai vite dû apprendre à les cacher et faire comme s’ils n’avaient jamais existé). Je me rends compte maintenant que je vous ai privé d’éléments anamnestiques qui auraient pu vous guider vers le bon diagnostic».


Je lui ai fait une liste de mes symptômes autistiques - en m'arrêtant sur ma petite enfance -, de certaines de mes difficultés, de mes rigidités, de mes intérêts spécifiques (il connaissait bien sûr ma passion pour la mythologie, greco-latine plus particulièrement, la culture et langue grecque - ancienne et moderne -, mais j’ai pu en profiter pour mieux lui parler de l’ado que j’étais et... de la petite enfant qui ordonnait tout, qui était passionnée de chiffres et très précoce dans ce domaine) des «dys» qui avaient énormément entravé mes études, des difficulté d’attention-concentration, d’organisation, de mon hypersensibilité-hypersensorialité, de mes troubles organiques (dont un sévère syndrome de fatigue chronique, la fibromyalgie, le syndrome des jambes sans repos - traité depuis deux ans, atténuant mes importantes insomnies et mon trouble nycthéméral-, les troubles neuro-végétatifs, le syndrome du colon irritable, les intolérances alimentaires, allergies multiples...) soit autant de pathologies que l’on retrouve fréquemment chez les Aspergirls hypersensibles - ce que je n’ai évidemment pas manqué de lui mentionner, pour l’avoir découvert en nouant des contacts internet -... eh oui, Super Pépette a raison, la communication entre Aspies est très simplifiée !)... mes auto-stimulations, aussi... parmi lesquelles écouter un morceau de musique en boucle, parfois, seulement quelques mesures (du temps des cassettes audio dont la bande se cassait à chaque fois...). Voici une chanson de circonstance, que j'ai écoutée, écoutée, écoutée. 


É

Après une écoute très attentive et un dialogue il m’a dit :

- «Encore une fois, c’est vous qui avez trouvé. Pour le meilleur et pour le pire, vous avez un haut potentiel et un syndrome d’Asperger. Le haut potentiel vous a aidée dans vos auto-apprentissages (auto-apprentissages qui sont déjà plus aisés en principe chez les filles qui arrivent mieux à compenser leurs déficits que les garçons qui naissent avec un SA) mais il a aussi certainement considérablement différé le diagnostic du SA dont vous souffrez, vos surcompensations ayant caché une part importante de votre réalité et de vos difficultés. Sans ce haut-potentiel, qui a occulté vos symptômes, l’un de mes confrères qui vous avait vue durant votre enfance aurait certainement pu découvrir le pot aux roses. Vous devez être soulagée de ce diagnostic. Je le suis aussi !» a-t-il conclu.
Εὕρηκα! Eureka ! Je suis une Aspergirl !

J’avais en effet été signalée au service pédo-psy de ma ville par ma jardinière d’enfant, à l’âge de 6 ans, parce qu’elle avait remarqué que j’étais dans mon monde, maladroite, peureuse (je partais en courant lorsqu’un ballon arrivait dans ma direction), écrivais à l’envers... Dans ma déveine, le pédo-psy, qui ne m’avait vue que deux fois s’était contenté de remarquer ma dyssynchronie, sans mettre pour autant le doigt sur le HP - diagnostiqué il y a bientôt 6 ans par mon psy actuel - ni le SA. Il s’était contenté de m’orienter en classe D (enseignement de la première année primaire (=CP) en 2 ans). En voilà une décision excellente, enfin... si le but avait été de saper définitivement l’estime que j’avais de moi-même ! - puisqu’on m’a traitée d’enfant retardée - (je le dis sans le moindre jugement à l’égard des enfants qui ont une déficience intellectuelle. Ils n’ont pas plus choisi leur différence que je n’ai choisi les miennes). Cela étant, comme je le disais plus haut, pour ruiner ma confiance en moi, cela a merveilleusement fonctionné. Cette blessure fait partie de celles qui m’ont marquée bien longtemps. Comment comprendre cette orientation puisque j’ai été obligée de ralentir là où j’avais de la facilité (faire le même type d’exercices durant des semaines et des semaines, avec toujours les mêmes raisonnements - je parle plus particulièrement des exercices de calcul - bien que je les aie intégrés lors de la première explication) alors qu'aucun appui n'a été mis en place là où j’en aurais eu besoin !



La réciproque est aussi naturellement vraie. Le SA a entravé quant à lui l'expression de mon haut potentiel, qui masquait déjà mes difficultés d'apprentissage - les fameux «dys» (et inversément). Merci au latin et au grec de m’avoir permis d’acquérir un semblant d’orthographe... vive l’étymologie !). Je suis très analytique et me perds dans les détails, c’est vrai, et c'est souvent ce que je donne à percevoir de moi. En réalité, j'ai une pensée arborescente et je peux, notamment en mathématiques, me révéler très synthétique.



Pour en revenir à ma consultation, j’ai presque dû me pincer. Et moi qui craignais de passer pour une illuminée totale ! Bien sûr, il me connaît depuis quelques années, il sait que je n’ai pas l’habitude de divaguer. Mais quand même ça fait un choc ! Oui, il était aussi soulagé car, ENSEMBLE, NOUS COMPRENIONS ENFIN POURQUOI malgré tous mes progrès, malgré ma résilience (car j’avais un passé qui avait de quoi rendre authentiquement dépressive une personne normalement constituée au départ) il y avait certains secteurs de ma vie où je ne m’étais pas améliorée d’un iota.



Lui non plus ne comprenait pas qu’avec mon efficience intellectuelle, je ne progressais pas comme je l’aurais dû. Heureusement qu’il savait que je faisais de mon mieux j’étais la première à déplorer mes limites !



Il m’avait déjà expliqué pourquoi je donnais un sentiment d’échec aux thérapeutes que j’avais en face de moi. Beaucoup s’étaient déjà cassé les dents. Et cette fois, la raison de ces freins à ma thérapie s'éclairait enfin.



Les aspects où mes progrès sont quasi inexistants se retrouvent justement poser de très fréquentes difficultés aux Aspies. Je ne suis donc pas une exception... pour une fois... 



Voici pour un premier jet.

Le sujet est posé. 

Ce blog, atypique, sera à l'image de celle que je suis.

Alterneront des articles sérieux, informatifs, des moments d'humour, de doux délire, de jeux.

Des textes que j'ai écrits par le passé et que je suis en train de remettre en forme, des projets de livres arrêtés parce que trop ambitieux, bizarroïdes, complexes, avec une langue trop ampoulée (et oui, on me l'a déjà dit... une autre farce du SA !).

Donc pour le moment, même si je bouillonne d'idées pour taquiner la Muse (d'où la photo du Péristyle des Muses à l'Achilleion (Ἀχίλλειον) du Palais de Sissi que j'ai mise en exergue, Sissi qui fut, pour la petite histoire, assassinée dans ma ville de résidence et à mon jour d'anniversaire), il m'est assez difficile d'exploiter une seule piste et d'aller jusqu'au bout... 

@+ pour de prochaines aventures !

Euterpe (ma tricolore) et Uranie (ma "chatonne" tigrée) mes deux Muses à moi ;-)
Euterpe (ma tricolore) et Uranie (ma "chatonne" tigrée) mes deux Muses à moi ;-)
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1 Voilà qui est chose faite... le 19 mars 2014. Date que je n'oublierai jamais. Cela aura pris un an depuis que j'ai découvert le blog de Super Pépette. ma fée Clochette à moi, ça rime impeccablement bien ! Et voici le début du récit que je vais étoffer par la suite. L’Odyssée d’une aspergirl presque quinqua en quête d’un vrai diagnostic différentiel : 1. Intégration sensorielle
         AspiePhonissimement vôtre  💞
      Merci de votre visite. N'hésitez pas à liker, à partager, à commenter. Votre avis m'intéresse ! À bientôt pour des prochaines aventures… 


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Amanda20/02/2014 22:18
Waouh, je suis sans voix, j'ai une boule au ventre pendant que je te lisais. Je me reconnais tellement dedans. Faut dire je suis reconnu HP aussi, peut-être que ça aide aussi à m'y reconnaitre. Je ne sais pas ce que tu as réellement vécu auparavant de difficile, mais moi aussi j'ai vécu des choses difficiles dans mon enfance (enfin je ne sais pas si on peut comparer), mais je me suis tellement reconnu dans ton article que ça a remué plein de choses en moi (et je le ressens aussi physiquement comme si mon estomac était en compote). Je me reconnais aussi dans les problèmes de santé. 

Ca fait du bien de lire un article où on a l'impression que quelqu'un parle pour soi presque. Je m'en vais de ce pas lire d'autres articles de ton blog.
AspiePsyGirl03/02/2015 21:17
Bonjour Lady Blue

merci de ce feed-back :)
Lady blue22/01/2015 19:46
Bonjour AspiePsygirl ! merci de nous faire partager ton blogue; je me suis aussi reconnue dans ton récit sur pratiquement tout!!! Mon fils de 14 ans viens d'etre diagnostiqué ted, il faut attendre 6 mois pour en savoir plus.... quand à moi, j'ai fais tous les tests possibles sur le net pour savoir si je l'étais aussi, et tous disent aperger, je sais depuis toujours que je suis différente mais chacun est différent sinon on serait tous des clones bref je me suis rendu compte que pas beaucoup de professionnels psy et médecins avaient des connaissances dans les différentes formes d'autismes que l'ont connais mieux dans les pays anglophones, il faut garder espoir et rester malgré tout positif quoi qu'il arrive : )
AspiePsyGirl20/02/2014 22:52
Merci beaucoup, Amanda ! :-)
Soraya06/10/2013 22:33
Je pense avoir de la chance d'être tombée sur ton blog! J'ai 21 ans, je suis une fille et je traverse la même situation que toi. J'ai traversé de longues périodes de dépressions alors que j'ai tout pour être heureuse! J'ai été diagnostiquée HQI mais je suis persuadée d'être aspie, j'ai toutes les caractéristiques! Je suis née prématurée, je vois la vie en image, je suis obligée de dessiner pour comprendre! J'ai toujours des moments d'absences (rêverie), le cerveau qui tourne en permanence, des problèmes visualo-spatiaux, mouvements complexes des bras, hyper sensorialités, grand sens de l'injustice et j'en passe! J'ai appris les relations sociales sur internet et je les ai appliquées à la lettre! ce qui fait qu'aujourd'hui, j'ai énormément d'amis peut être même trop car je me comporte de manière trop "réglo". J'ai passé ma jeunesse à étudier la psychologie pour essayer de décoder les relations sociales! Bref des années de galère, et je me bats encore pour essayer de trouver un psychologue qui me diagnostique! C'est très difficile d'être ainsi même s'il y a beaucoup de +!
J'aimerai beaucoup discuter avec toi si tu n'en vois pas d'inconvénients. En effet, pouvoir parler avec quelqu'un qui pourra nous comprendre serait un énorme soulagement.  
Pourrai-tu me donner ton mail?

Bien cordialement,
S.K
AspiePsyGirl12/10/2013 01:37
Bonjour Soraya,

très beau prénom ! Excuse-moi du délai mis pour te répondre, je me suis absentée quelques jours à l'étranger. 

Merci de ton message qui m'a beaucoup touchée. Bien sûr que nous pouvons discuter ensemble ! 

Normalement tu auras mon mail dans la réponse que je suis en train de faire, si tel n'est pas le cas, je le donnerai. Si tel n'est pas le cas, dis-le moi ci-dessous, je trouverai un autre moyen de te le passer !

Bien à toi, au plaisir de te lire !
Loup17/07/2013 00:51
Cela augure en tout cas un très bon début de blog!
Il me tarde de lire la suite, collègue (également aspie, et hpi, diagnostiquée récemment -janvier).

J'envie ton psy... Je tombe toujours sur des gens dont l'efficacité est à douter sérieusement, sauf au CRA.

Bon courage pour la suite des démarches, je sais que cela peut être épuisant.
Loup17/07/2013 17:50
Il m'arrive de traînasser sur quelques forums comme Asperansa (et bien plus succinctement sur Asperger Aide). Peut-être que tu m'as croisé là-bas? :)

Bonne fin de journée à toi!
AspiePsyGirl17/07/2013 12:10
Grand merci de ce feed-back collègue ;-)

Je souhaite à toute personne qui a besoin d'un psy traitant d'en avoir un comme le mien. 

Merci de me souhaiter bon courage pour le diagnostic officiel, j'en ai bien besoin ;-) Je raconterai en temps voulu...

Je ne sais pas pourquoi, mais ton pseudo me dit quelque-chose !

Une excellente journée à toi ;-)
Super Pépette14/07/2013 21:18
Très intéressant :)) Je suis contente que tu démarres ton blog!! Sinon rien à voir, mais l'autre fou furieux qui t'a dit que tu étais insignifiante, il doit être vraiment débile profond. ll y a des tas de choses qui me viennent à l'esprit en pensant à toi, tout sauf "insignifiante"
AspiePsyGirl15/07/2013 00:26
Merci mille fois Super Pépette. Que ce soit qui inaugure les commentaires me touche énormément ;-)

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