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dimanche 7 avril 2019

Laurent Alexandre et ses guerres picrocholines contre Greta Thunberg, la jeune activiste climatique aspie

Chers lecteurs,

Dans ce blog, je me suis amusée à créer une rubrique À la sauce question pour un champion, dans laquelle je brosse le portrait d'aspies supposés – ou d'aspies compatibles – et j'en ai même créé une pour les aspies dans des fictions

Je pourrais tout aussi bien me pencher sur des autistes réels ! 

C'est là que l'idée m'est venue de vous présenter Greta Thunberg, jeune suédoise aspie de 16 ans activiste pour le climat.  

En début d'année, cette ado venant à Davos au World Economic Forum depuis sa Suède natale, n'a pas hésité à appliquer les idées qu'elle prône au détriment de son propre confort. C'est en train qu'elle s'est déplacée, pas en avion. Elle a débarqué chez nous avec sa célèbre pancarte sur laquelle est écrit : «Skolstrejk för Klimatet» ie la grève scolaire pour le climat. 
Photodescription : Greta Thunberg avec sa pancarte à son arrivé à la gare de Davos sous la neige (cliquer) 

Cette ado a enchaîné les prises de paroles, au WEB de Davos, à l'ONU lors de la COP24 (cliquer)


Devant une telle médiatisation, nul ne peut faire l'unanimité. Une ado qui donne ainsi des leçons à des hauts dirigeants de ce monde et qui suscite un tel engouement (des grèves scolaires pour le climat prennent un réel essor dans de nombreux coins du monde), a d'énormes probabilités de susciter des réactions très contrastées : d'aucun l'admirent, l'encouragent, à l'instar de la remarquable Jane Goodall. 

l'admiration réciproque visible dans le regard de Greta Thunberg et Jane Goodall qui se sourient

D'autres affirment qu'elle est utilisée, que c'est un coup marketing. 

Mon but n'est pas de déterminer si elle agit en son nom ou si ses parents tirent les ficelles de cette médiatisation. 

Voici ce qu'elle publie en réponse à ses détracteurs : (cliquer). La lecture de tout l'article est intéressante. Je reproduis ici un seul paragraphe : «Certaines personnes se moquent de moi à cause de ma différence. Mais Asperger n’est pas une maladie, c’est un don. Les gens disent aussi que, parce que j’ai Asperger, je n’aurais pas pu décider seule de me mettre dans cette position. Mais c’est exactement pour cette raison que je l’ai fait. Parce que, si j’avais été « normale » et sociable, j’aurais intégré une association, ou j’en aurais fondé une moi-même. Mais comme je ne suis pas très sociable, j’ai fait la grève de l’école à la place. J’étais tellement frustrée que rien ne soit fait pour lutter contre la crise climatique et j’avais l’impression que je devais faire quelque chose, n’importe quoi. Et, parfois, NE PAS faire les choses — comme simplement s’asseoir devant le Parlement et ne plus aller à l’école — parle bien plus fort que d’agir. Comme un murmure est parfois plus fort qu’un cri»

Comment en est-elle arrivée là ? C'est à 11 ans que Greta a vu un documentaire sur la fonte des glaciers et ses conséquences pour les animaux. Elle en a fait une dépression qui a abouti, 8 mois plus tard, au diagnostic du syndrome d'Asperger (voici le lien de l'article en entier). 

C'est typique de la genèse du diagnostic du syndrome d'Asperger chez les filles de sa génération, filles qui sont classiquement diagnostiquées plus tard que les garçons en raison de leur plus grandes capacités d'imitation et de camouflage que ces derniers. Atwood écrit que pour les filles, le diagnostic d'un TSA est souvent posé dans l'adolescence à la faveur d'une comorbidité qui se manifeste à ce moment là comme témoin de cette spécificité qui n'avait pas pu être mise en lumière, et donc prise en compte comme il l'aurait fallu pour que la fille puisse se développer le plus harmonieusement possible. Cela se traduit souvent par l'éclosion d'une dépression, d'une anxiété généralisée, de TOC, d'anorexie... Quand tout va bien, l'ado en question sera vue par un thérapeute qui saura découvrir le TSA en filigrane de ces symptômes. 

C'est ce qui s'est passé selon le témoignage de Greta Thunberg qui mentionne ouvertement son syndrome d'Asperger, qu'elle considère comme son super pouvoir (cliquer).

Que Greta Thunberg ne fasse pas l'unanimité, soit. Que certains doutent de son authenticité, croyant que ses parents aient orchestré tout cela, ok. Libre à chacun de ne pas apprécier le nombre croissant de jeunes qui, convaincus par sa démarche, se mettent en grève scolaire pour le climat et de l'exprimer nonobstant un minimum d'élégance, de décence et de bonne foi. 

Dans le paysage médiatique, ce chirurgien-urologue, essayiste, entrepreneur, business angel, co-fondateur de Doctissimo est parti en croisade contre cette ado qui représente tout ce qu'il exècre. Il tremble pour sa 5G, la croissance économique, etc. 

Pas un jour ne semble se passer sans que celui qui se dit Macroniste, ou plutôt... Donaldiste..    
ne poste un tweet rageur contre Greta. 

Ce qui rend vert de rage 🤣 ce Moldu (dans l'acception Rowlingienne de ce terme), c'est que le syndrome d'Asperger de la jeune Greta – dont les idées mettraient dangereusement à mal, si elles étaient suivies, ses intérêts perso –, ait été révélé, la rendant, dixit, inattaquable, intouchable. Voilà des mots qui ont le mérite d'être clairs.

Là où cela devient risible, c'est qu'il essaierait presque de nous convaincre qu'il se soucie du bien-être de la jeune suédoise qu'il voudrait protéger ! 

Cela ne saute pas aux yeux devant ce florilège de tweets : 




Ce médecin n'hésite pas à faire montre de l'étendue de son inculture dans le domaine des troubles du spectre autistique. Lui qui souhaite vivre avec son temps, accordant tant d'importance aux technologies de pointe, à la vélocité des débits de télécommunication mobile, semble se satisfaire de ses 7 lustres de retard dans le domaine des sciences cognitives au vu de ce qu'il publie (cliquer) : 

Donc si je résume : parce que Hans Asperger, définissant le syndrome éponyme il y a 70 ans, décrivait des préoccupations égocentriques, une faible empathie ainsi qu'un manque d'humour chez les enfants qu'il a observés, nous pouvons définitivement en conclure que toute personne ayant ce syndrome est dans le même cas. Là, tout de suite, je me permets d'émettre quelques doutes quant à sa rigueur scientifique... 

C'est certainement son envie de protéger cette ado fragile qui est à l'œuvre lorsqu'il la traite de marionnette. Il en va de même lorsqu'il relaie la photo dans laquelle nous pouvons la découvrir en pleine contradiction puisqu'elle est prise en flag' alors qu'elle consomme des aliments ultra-transformés, sous plastic, dans le train. Pour une ado soucieuse d'agir contre le réchauffement climatique, ça passe mal. 
Je suis d'accord, c'est assez maladroit. Mon propos n'est pas de défendre bec et ongle Greta Thunberg sous prétexte que nous avons toutes les deux le même syndrome.

Cela dit, je me permets de relever que c'est juste une photo prise à un moment x, et que nous ne savons pas à quelle fréquence elle fait des entorses  aux valeurs qu'elle prône. Cette erreur est-elle suffisante pour remettre en question la cause qu'elle défend dans sa globalité ? 

Sommes-nous en doit d'attendre qu'une ado de 16 ans soit toujours irréprochable ? 

Comme il semble incontournable, pour Laurent Alexandre, que Greta aille jusqu'au bout de ses convictions, sans la moindre faille, qu'il assume les siennes ! Puisqu'à l'en croire le glyphosate serait un malheureux bouc-émissaire en aucun cas cancérigène, ne pourrait-il pas nous le démontrer en s'imbibant quotidiennement de cet herbicide ?


Pour le surplus, voici un article à son propos (cliquer).



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