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samedi 12 avril 2014

AspieGlotte je fus, AspieGlotte je suis, AspieGlotte je serai ! 8 sur 10

4. Rêves d'écriture

L'un des arbres généalogiques des Divinités grecques tel que je l'ai construit dans mon manuscrit

Il peut arriver, pour des raisons bien étranges, que certains aspies - enfin, j'imagine ne pas être la seule -, développent un intérêt spécifique dans un domaine où ils ont de nombreux obstacles à surmonter. 

J'avais beau sécher sérieusement devant les dissertations, m'entendre reprocher mon manque d'imagination, cela ne m'empêchait pas pour autant de caresser un rêve : écrire ! 

Il semble que je ne sois pas la seule aspergirl à m'être intéressée tôt à la fiction, aux mythes, aux contes, et à avoir eu plusieurs projets d'écritures sur lesquels j'ai parfois planché assez longtemps. 

Ce que décrit Tony Atwood dans ce paragraphe dédié aux intérêts spécifiques est tout-à-fait parlant pour moi. 
L’intérêt est solitaire et fonctionnel.
Les garçons tout comme les filles peuvent rechercher les faits dans un domaine d’intérêt, souvent scientifique, et leurs lectures les plus appréciées peuvent être des encyclopédies et des annales. Néanmoins, j’ai remarqué que certaines filles Asperger pouvaient développer un intérêt spécial pour la fiction plutôt que pour les faits. L’intérêt pour la fiction peut faire collectionner et lire plusieurs fois les œuvres d’un auteur tel que JK Rowling ; ou alors il peut y avoir une fascination pour la littérature classique telle que les pièces de théâtre de Shakespeare, ou les histoires de Charles Dickens ou Roald Dahl.
Cela n’a pas pour objectif de réussir aux cours de littérature anglaise, mais provient d’un réel intérêt pour les grands auteurs et leurs œuvres. La petite fille peut s’échapper dans un monde irréel et peut songer à écrire elle-même de la fiction. Cela peut être le point de départ d’une carrière d’auteure. Lire et écrire de la fiction peut aussi être une activité visant à aider indirectement à apprendre davantage sur les pensées intérieures des autres personnes, conjointement à l’acquisition des aptitudes de la Théorie de l’Esprit.
Parfois l’intérêt spécial porte sur les animaux, mais il peut avoir une telle intensité que l’enfant agit comme s’il était l’animal si par exemple l’intérêt porte sur les chevaux, la petite fille peut vouloir dormir dans une écurie. Les animaux peuvent reconnaître intuitivement quelqu’un qui les aime et ne leur veut aucun mal : une telle relation peut remplacer celle des amis de race humaine. Les animaux ne déçoivent pas, ne harcèlent pas et ne se comportent pas de manière capricieuse comme il arrive avec les êtres humains, et ne jugent pas lorsqu’ils écoutent la personne décrire les événements de la journée.
Pendant l’adolescence, certaines filles (et parfois garçons) Asperger peuvent développer un intérêt pour les mondes fantastiques. L’intérêt peut être pour la science-fiction et la littérature de science-fiction, mais aussi pour les fées, les sorcières et les monstres mythologiques.                                       

ATWOOD, T. (2011 3è édition, 2ème tirage). Le syndrome d'Asperger, guide complet. Question de personne. Traduction de Josef Schovanec. Bruxelles, De Boeck. (dans le chapitre dédié aux intérêts spécifiques, pp 210-211) 

Il évoque également l'intérêt pour les animaux et la tendance à se confondre avec eux... cet intérêt là aussi, j'ai pu le constater. J'ai en effet tendance à dépasser «la mesure», lorsqu'il s'agit de mes animaux...

Cela me semble tout aussi fréquent auprès de la gente masculine que féminine. Les aspies sont très représentés parmi ceux qui détiennent un animal, les chats caracolant très nettement en tête (j'ai dû attendre d'être adulte pour en avoir, j'en voulais tant, enfant), suivis par les chiens. 

Mais revenons à l'écriture et ce qu'en dit Tony Atwood.

Depuis l'adolescence, j'ai multiplié les écrits et travaillé, parfois longuement, à plusieurs projets. Le souci majeur : imaginer des dialogues crédibles. Comment faire interagir mes personnages ? Que leur faire dire ? 

Analyser. Ça oui, je sais faire !

Pourtant, plusieurs projets me tenaien à cœur ! J'ai très longuement travaillé à plusieurs projets.... depuis 2000 ! 

Que vais-je en faire ? Jeter l'éponge ? Je n'en sais rien... une réaction un peu vive à la critique (que j'avais demandée, en plus !) et j'ai trouvé tout nul. En tout cas, si je veux permettre à un de ses projets d'aboutir, j'aurai du pain sur la planche. 

Je voulais écrire un livre pour et au sujet des enfants différents. À l'époque où j'avais juste connaissance de mon déficit d'attention, et que je suivais plusieurs enfants ayant un TDA/H et/ou avec un haut potentiel intellectuel en thérapie, je pensais écrire à ce sujet, en l'approchant de plusieurs manières. 

Puis j'ai décidé de le scinder en deux. Un livre qui soit plutôt pour les adultes ou grands ados, en y mêlant ma passion pour la mythologie grecque, l'autre pour les enfants. Je n'ai pas encore compris d'ailleurs comment JK Rowling, la mère d'Harry Potter, a réussi l'exploit de rendre ses livres passionnants aussi bien pour les adultes que pour les enfants, surtout en utilisant un vocabulaire si riche et avec tant de personnages !

J'ai été dépassée d'une bonne longueur d'avance, par elle et un autre écrivain. Non seulement ils m'ont précédée dans la réalisation de leur projets, mes écrits étant encore en friche mais aussi, et surtout, parce qu'ils ont un talent inégalable. À quoi bon travailler comme une forcenée pour n'obtenir, au final, qu'une pâle copie d'un sujet éculé ? Sans compter que mes chances d'être publiée sont franchement maigres. 

Je ne suis manifestement pas la seule à avoir développé un intérêt spécifique pour les mondes fantastiques où je me suis réfugiée dès toute petite, dans les histoires que je me racontais, à voix haute, au grand dam de ma mère d'ailleurs. Sauf que moi, je ne suis pas JKR ! Et oui, il y a des fillettes qui se mettent à écrire, ne s'arrêtent pas et, une fois adultes, trouvent l'idée du siècle ! 

Un jour, vers 2001, ma filleule, alors âgée de 12 ans, me parle de ses livres préférés : la série Harry Potter ! Curieuse, j'ai eu envie de savoir ce qui pouvait bien lui plaire, et... je suis devenue accro !

Son style, son imagination, ses formules latines, ses portraits si drôles, ses idées «farfelues»... Comment résister ?

Il y aurait tant à en dire. En même temps tout ce que les lecteurs pourraient analyser doit sûrement se trouver à des années lumières de ce que l'auteur lui-même a voulu ou pensé exprimer. 

Parle-t-elle, métaphoriquement, comme je le pressens, d'enfants et d'adultes différents ? Les êtres «pourvus de magie» dont elle parle, ne sont-ils pas des êtres sortant de la norme, «extra-ordinaires» dans le sens littéral, ie qui s'écartent de la norme, soulignant leur efforts quotidiens et les trésors d'imagination pour dépasser les obstacles qu'ils rencontrent dans leur quotidien ?

Que dire des «Moldus» ? Ce terme n'englobe-t-il pas les personnes «ordinairement normales ascendant moutons de Panurge» ? Ce pléonasme pour désigner, parmi les personnes dépourvues de déficits, troubles, syndromes, maladie, etc. celles qui ne supportent pas les gens différents. Ceux qui détournent les yeux lorsqu'ils en voient, qui parlent aux personnes qui les accompagnent au lieu de s'adresser directement à eux. Pire encore ceux qui voudraient qu'on les éloige de leur vue. Il faut entendre les témoignages de parents ou d'adultes concernés pour entendre jusqu'où peut aller la bêtise et la cruauté de certains et les propos qu'ils sont capables de tenir ! Il suffit de lire «Louis, pas à pas» - pour ne citer qu'un exemple -, afin de s'en convaincre. 
Posted by autisme.info31 On avril - 27 - 2012 " l'autisme n'est pas une fatalité " Louis naît en avril 2002. Trois ans après, il est diagnostiqué autiste sévère et commence un traitement appe...

Gersende et Francis Perrin, Louis, pas à pas. Livre bouleversant
Les magiciens ne doivent-ils pas se cacher des Moldus, ie cacher leurs spécificités pour ne pas s'attirer d'ennui ?

Si je pouvais exaucer un rêve, ce serait bien de pouvoir dialoguer avec JKR ! J'en aurais, des questions sur ce qu'elle a réellement voulu exprimer ! 

L'une des premières porterait sur le personnage de Luna Lovegood. La mère de HP parle-t-elle d'un simple déficit d'attention ? Troublante, cette élève ! Qui partage avec d'autres élèves, qui ont en commun d'avoir perdu l'un de leurs parents, d'être capable de percevoir ce que les autres enfants ne voient pas, dans le subtile... 


Mais elle a ce petit truc en plus, elle est en constant décalage... serait-elle un peu aspergirl sur les bords ? 



Luna Lovegood, que nous raconte ce personnage Harry Potterien ? DA ? SA ? Les deux ?

Donc pour en revenir à JKR, cette dernière a une empathie naturelle et instinctive pour les autistes mais n'aimerait pas être classifiée parmi les aspies. En effet, que ce soit exact ou non, personne n'aime qu'on lui pose des étiquettes qu'il ou elle n'a pas sollicitées ! Ceux qui veulent un diagnostic, ils consultent. Ceux qui ont de la notoriété et souhaiteraient consulter et partager leur diagnostic peuvent le faire directement !


Parenthèse que j'essaierai de faire brève : je suis toujours surprise du nombre d'associations dédiées à divers syndrome, troubles, maladie, etc. qui font état de personnes célèbres supposées avoir souffert de même la pathologie. Certaines personnes, qui ont laissé un nom dans l'histoire, ont reçu tant d'étiquettes (là je ne parle pas de diagnostic puisqu'il n'a pas été dûment posé suite à un examen médical publié que je sache) que c'est à se demander comment, à supposer qu'elles aient réellement cumulé toutes les pathologies qui leurs sont prêtées par les assoc, ces célébrités pouvaient se lever le matin, pour commencer, et avoir un tel niveau de fonctionnement que le fruit de leur labeur ait gagné une pareille renommée ! Serait-ce si flatteur d'avoir la même maladie ou particularité qu'Einstein ? A-t-il passé un Wechsler pour que l'on puisse évaluer son QI, vu un neurologue, etc. ? 

Ce qui est clair, pour moi, en ce qui concerne JKR, qu'elle soit aspie ou non, son écriture me transporte. Elle est juste une évidence pour moi. Son amour des mots, son langage métaphorique, ce qu'elle exprime , tout cela est très profond ! C'est bien simple, je n'arrive même pas à comprendre comment il est possible de ne pas dévorer ses livres et se passionner pour eux ! De plus, pour ne pas me décevoir, elle invente des formules en latin. À côté de ses inventions... mes créations de mots me semblent bien désuettes !


Voici le passage qui m'a laissé la plus forte impression. Il provient du 17ème et dernier chapitre du premier Tome.

Harry Potter à l'École des Sorciers. En peu de mot, JKR parle de l'Amour offert par une maman et ses conséquences à long terme dans la vie. (Je distingue le vocable de «maman» de celui de «mère», la première étant celle qui tisse un lien affectif avec ses enfants naturels ou adoptés, alors que la seconde qualifie celle qui l’élève et qui les a peut-être mis au monde. Dans ce cas, JKR parle d’une maman dans tous les sens du terme ). Il y aurait tant à dire sur ce passage !
Il y a un deuxième auteur qui a mis un immense bémol à mon envie de m'entêter vers mon projet de récit mythologique. Cette fois, ce n'est pas ma filleule, mais un autre ado, fils de mon chéri, qui m'a fait découvrir un auteur : Richard Russell Rick Riordan Jr, alias... l'auteur de Percy Jackson !

Percy Jackson - Le Voleur De Foudre
Un jeune homme, Percy Jackson, découvre qu'il est le fils d'un dieu grec, Poséidon, Dieu de la mer. Il s'embarque, avec l'aide d'un satyre, Grover, et de la fille d'Athéna, Annabeth, dans une ...
Percy Jackson - Le voleur de foudre, le film !
Sûr qu'après ça, mon manuscrit est soigneusement classé dans mes archives, avec mes projets qui n'aboutiront certainement jamais...

L'avantage d'un blog, c'est de pouvoir changer de style d'un article à l'autre, se promener, ça est là, changer de niveau de langage...

Vais-je partager, après cela, un passage de ce qui fut mon projet ? 

Voici un bout de chapitre... 

La dépression d’Athéna

Le temps était des plus maussades sur l’Olympe. 

Peu à peu, Athéna, la déesse aux yeux pers se mit à fuir la compagnie des siens, à commencer par celle d’Eôs ou Aurore aux doigts de rose comme aimait à la surnommer Homère. Puis ce fut au tour de son frère, le flamboyant Hélios, le Soleil, d’être délaissé par Athéna, la fille de Zeus porte-égide. Seule la Lune, leur sœur, Séléné l’argentée, continuait à recevoir ses visites régulières.  

Dès lors qu’elle perdit tout contact avec la lumière du jour, l’arrière-petite-fille de Gaïa et d’Ouranos, – la Terre et le Ciel – entra de plein pied dans le gouffre d’une noire dépression. Elle qui jadis s’illustra par son intelligence affûtée errait sans but, hébétée, léthargique, ses noires pensées la précipitant dans les limbes d’obscurs lieux où personne ne pourrait la suivre. Au plus sa mélancolie s’installait, au plus Athéna tournait le dos à son essence divine. Allait-elle quitter définitivement l’Olympe régie par Zeus, son père divin ? Allait-elle chercher refuge au royaume abyssal, infernal, de son oncle, le dénommé Hadès ?

Même – et surtout – sous les augustes cieux de l’Olympe, il était parfaitement illusoire pour une personnalité connue comme l’était Athéna, de vouloir se soustraire aux yeux du Cosmos. Toute déesse et excellente stratège qu’elle fût, elle ne parvint pas à cacher longtemps son état. La nouvelle de sa maladie se propagea tel un battement des pieds ailés d’Hermès, le messager des Dieux. 

Les premiers à s’en inquiéter furent Eôs et Hélios. Ainsi, un matin où Hélios s’apprêtait à relayer sa sœur, surgissant à l’Est de l’Océan pour conduire son char au travers du firmament, cette dernière le héla : 

– Hélios, ô mon frère, toi qui me secondes chaque jour pour distribuer la lumière aux Immortels et aux mortels, sais-tu quels tourments affligent l’esprit d’Athéna, fille de Zeus, assembleur de nuées ? Pourquoi ne vient-elle plus contempler le spectacle de l’Éther s’illuminant de notre présence ? Quelle mélancolie affecte notre Athéna bien aimée autrefois éprise de vérité et de sagesse ? Pourquoi préfère-t-elle aujourd’hui la compagnie de la nuit, la vaste Nyx et celle de son frère Érèbe, les Ténèbres, à la nôtre ?

– Je ne comprends pas non plus. Elle est méconnaissable ! Ajouta son frère... Comme elle ne sort plus de chez elle, notre mère est allée plusieurs fois lui apporter des provisions. Eh bien, elle n’a pratiquement pas touché au nectar ni à l’ambroisie ! Et encore, ce n’est pas le plus grave ! 

Ô ma sœur, comme j’aimerais pouvoir arrêter là le récit de ces sinistres nouvelles ! Combien souhaiterais-je que jamais les mots qui vont suivre n’aient à franchir la barrière de mes dents1! Ô misère ! Quelle infortune ! Voilà que la fille de Zeus porte-égide… Oui, notre Pallas tant aimée, boit du vin2! Et pas modérément ! Mère a trouvé de nombreuses amphores chez elle. Vides. Qui exhalaient encore l’odeur de ce Staphyli3 fermenté !!!

Phaéton et Lampos, les deux blancs chevaux menés de main de maître par Eôs, la déesse matinale au voile safrané, avaient déjà dessiné de nombreux sillons rosés autour de la voûte céleste depuis que l’humeur d’Athéna, subrepticement, s’était assombrie».
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1 Il s’agit d’une expression homérique.
2 Les Dieux de l’Olympe ne consommaient pas de vin, dévolu aux seuls mortels. Ils conservaient leur Immortalité grâce à l’ambroisie. 
C’est le génitif de Staphylos : l’un des fils de Dionysos, le Dieu du vin. Son nom signifie : « grappe de raisin»


     

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