5. Les doigts qui rêvent
Les éditions Les Doigts Qui Rêvent. Tactillustrés. Bienvenue ! Welcome ! |
Je parlais, dans le 8ème volet, de mon projet d'écriture, scindé en deux. Un pour adultes et grands «ados», l'autre pour les enfants. Toujours dans mon projet d'écrire pour les enfants différents ou à besoins spécifiques.
Je me rappelle encore de mon premier jet, celui écrit en 2000, qui s suscité un bon éclat de rire chez deux mères d'enfants concernés par un sévère TDA/H (trouble de l'attention avec ou sans hyperactivité - sachant qu'on m'avait diagnostiquée, quelques mois auparavant, un déficit d'attention de forme dite principalement inattentive - mon hyperactivité étant trop faible pour me porter un diagnostic de type mixte). Il m'arrive d'avoir des moments de plus grande productivité.
Sauf qu'hélas, celui-ci m'était arrivée alors que j'étais hospitalisée en ophtalmologie où j'ai eu tant d'examens que mes yeux ont réagi si fort que je n'y voyais que dalle, tant mes yeux avaient gonflés, larmoyaient, bref pour moi, ce fut la totale. Vive l'hypersensibilité ! (D'ailleurs rétrospectivement, je comprends enfin pourquoi l'électro-rétinogramme, «vendu» comme étant indolore par le personnel médical qui nous entoure, fut pour moi juste... comment dirais-je... l'enfer. Ma réaction était incompréhensible, fut un véritable calvaire pour moi). Hors de question de ne plus pouvoir du tout travailler vu que j'étais hospitalisée pour deux trois jours et que j'en ai passé 10... grrr. Donc j'avais mon précieux ordi avec moi et c'était la période où j'ai le plus noirci de papier, enfin, d'écran... et quand je ne pouvais pas le faire, je tournais comme un lion en cage dans ma chambre, de frustration de ne pouvoir écrire quand je bouillonnais d'idées ! Ce que je vis actuellement, mais en raison de mon dos qui refuse toujours que je m'installe en position assise.
Bref j'en reviens au début de mon texte, dédié aux enfants et ados ayant un TDA/H, qui avait bien fait marrer les deux mères à qui j'ai lu le début de cette histoire.
Histoire que j'ai avancée. Je me rappelle même avoir eu un contact et avoir brièvement échangé des courriels avec la scriptrice d'un scénario passé à la télévision et qui me bouleverse toujours autant lorsque je le revois. Il s'agit d'un épisode de la série «l'instit» où Victor Novak intervient auprès d'Aurélie (saison 7 - épisode 37), une enfant dont ni la grave hyperactivité - on parlait encore à l'époque d'hyperkinésie, oubliant les aspects de dysattention - ni le haut potentiel (ils disent «surdouée» dans l'épisode enfin plutôt «surdouance» puisque je l'utilise au substantif), n'avait été diagnostiqués. Aurélie donnait du fil à retordre, c'est le moins que l'on puisse dire, à ses enseignants.
Comme c'est typique des HP hyper-empathiques, cette fillette, surtout une fois traitée, était celle qui s'occupait de son camarade de classe très malvoyant et trouvait des solutions pour lui rendre accessible un végétal ou petit animal, qu'il était incapable de percevoir dans la nature. Aurélie était en effet passionnée par la nature et toujours en train d'explorer la forêt.
Cet épisode, romancé, s'étaie sur une histoire réelle. La petite «Aurélie» dont il était question a bel et bien existé. Le scénario a été écrit par la grand-mère de la fillette en question, qu'elle a adressé à Gérard Klein. La femme de ce dernier l'a lu convaincu son mari que l'histoire valait la peine d'être tournée.
Marie Béraud, la jeune actrice, interprète avec tant de justesse le calvaire d'Aurélie, avant
diagnostic, que c'est en bouleversant.
Aurélie est pleine d'imagination, toujours en mouvement, bavarde, drôle. Mais aussi ingérable et épuisante. En réalité, elle est un cas médical encore trop mal connu, qu'on appelle trouble hyperkinésique avec déficit de l'attention. Incapable de fixer son attention, elle sait à peine lire et écrire. Pourtant son Q.I. est presque exceptionnel.
Je n'avais absolument pas prévu de parler de cela ici, mais tout cela remonte puisque c'est vraiment la période où j'ai commencé à écrire... je peux le dater vu que l'hospitalisation date de mars 2000.
Le souci, c'est qu'après ça c'est corsé. J'ai montré les débuts de mon manuscrit à une enseignante spécialisée, pour savoir si mon niveau de langage était accessible. Sa réponse, je ne l'ai pas oubliée : «ton récit est compréhensible pour des adolescents cultivés.
Le souci, c'est qu'après ça c'est corsé. J'ai montré les débuts de mon manuscrit à une enseignante spécialisée, pour savoir si mon niveau de langage était accessible. Sa réponse, je ne l'ai pas oubliée : «ton récit est compréhensible pour des adolescents cultivés.
Bon ben raté !
J'ai repris ce manuscrit de diverses façons, fait une longue pause en me disant que j'y travaillerais autrement.
Quelques années plus tard, ma vue ayant baissé, j'ai fini par passer, un beau jour, la porte du centre d'aide pour personnes «aveugles et malvoyantes» de mon canton. Comme pour beaucoup, j'ai longuement hésité avant de me lancer. Je suis devenue adhérente de la BBR, ce qui a changé quelque peu le projet que j'avais au départ.
Je vais y revenir, mais, avec mon informationnite aiguë, je vais transmettre auparavant quelques renseignements qui pourraient s'avérer utiles à certains lecteurs.
Bibliothèque Braille Romande et livre parlé (ABA/BBR)
Toute personne dite «empêchée de lire», que ce soit par un déficit visuel, mais aussi, notamment, en raison d'un «trouble dys» ou tout autre forme de handicap, ceci quel que soit son pays de résidence, peut s'inscrire à la BBR.
En cherchant des liens à ajouter dans cet article, j'ai constaté, qu'il y avait eu un nouveau traité signé à Marrakech, et visant à faciliter l'accès à l'écrit. «Le chanteur et compositeur américain Stevie Wonder, qui avait promis de faire le déplacement en cas d’accord, a qualifié la signature de ce traité d’«historique» et de «nouveau départ pour les aveugles et malvoyants».
Un traité international facilite l’accès à la lecture pour les personnes déficientes visuelles.
S'inscrire à la BBR pour toute personne empêchée de lire quelle qu'en soit la raison.
C'est historique ! Le 28 juin 2013, à Marrakech, au terme de 10 jours de négociations sous les auspices de l'OMPI, les maisons d'édition ont accepté pour la première fois de limiter leurs droits de reproduction pour faciliter l'accès aux livres et leur échange dans le monde. La Suisse a ratifié ce traité le jour même de son adoption.
Conférence diplomatique pour la conclusion d’un tra ité visant à faciliter l’accès des déficients visuels et des personnes ayant des difficultés de lecture des textes imprimés aux œuvres publiées
Même avant d'être concernée moi-même par une DV, je réfléchissais à la façon d'adresser mon histoire à des enfants aveugles.
La lire sur CD, ce qui la rendrait également accessible à des dyslexiques qui pourraient regarder le texte en l'écoutant ?
Mon grand regret, et là je crains que ce soit incurable, est de ne pas savoir dessiner. J'aimerais tant pouvoir mettre mes textes en image moi-même !
Cela fait quelques années que je suis membre de la BBR et je pensais y faire un saut pour voir ce qu'ils ont comme littérature enfantine pour me faire un idée. Mais je ne l'ai pas encore fait.
J'ai entendu parler entre temps d'une petite maison d'édition dont le nom m'a plus que vivement inspirée : Les Doigts Qui Rêvent !
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